Journal de bord de votre présidente à Buenos Aires

Je vais tâcher de vous faire un petit compte-rendu de chaque journée, pas forcément mis en ligne le jour-même (pour cause de connexion internet intermittente). Je viens à Buenos Aires cinq jours avant le congrès, pour un "Training" dédié aux jeunes de tous horizons. Pays en développement, pays dits "développés", beaucoup sont représentés. Et j'espère bien garder contact avec les jeunes, pour que la Commission puisse développer des projets internationaux !

Lundi 5 juillet - Mardi 6 juillet 2010 :

Après des heures et des heures d'avion de nuit, avec un décalage horaire de cinq heures, j'arrive enfin. Je suis accueillie par deux jeunes filles autochtones () et j'attends que les autres qui étaient dans l'avion ou un vol proche arrivent. Je vois alors le président de l'Association Marocaine, que nous avions rencontré avec le comité Rhône ! C'est marrant, j'ai l'impression qu'une grande famille se réunit
Des gens arrivent, on nous emmène dans un petit bus et nous commençons à faire connaissance. Il y a avec moi, au nombre des jeunes de cette fournée du matin, un Malaisien, un Suédois et un Slovénien. Je discute beaucoup dans le bus avec le Slovénien. Il aime l'idée de stages internationaux. Je parviendrai peut-être à le convaincre de venir fin juillet ! Il n'a pas dit non, mais il doit y réfléchir... .
Nous arrivons à l'hôtel, je repère plein d'asiatiques qui semblent dans la tranche d'âge requise. Je tenterai un contact ultérieurement. En attendant, je parviens à ma chambre, où je découvre que je ne suis pas en "single" comme on me l'avait annoncé, mais avec une Soudanaise. Je n'ai pas encore pu lui demander si elle était Willebrand ou porteuse : elle dormait à mon arrivée, et depuis on n'a fait que se croiser. Le problème, c'est qu'elle parle très peu anglais, et autrement ne parle qu'arabe. Les échanges risquent d'être difficiles
A midi, je rejoins une table qui rassemble une Canadienne (mais trop âgée pour la Commission ), un Lituanien, Augustas ou Augustus (je ne sais déjà plus ^^) qui a participé aux stages de plongée de la Commission (mais pourquoi donc ne m'a-t-on pas donné ses coordonnées ? ), une Lettone, deux Australiens ou Néo-Zélandais (là encore, je ne sais plus, mais y'a de l'idée ) et toujours le Suédois, le Malaisien et le Slovénien.
Tout s'annonce très bien, j'ai hâte de faire plus ample connaissance mais vous me connaissez, je suis timide Ce qui est difficile, surtout, c'est que les Néo-Zélandais ont la tchatche et comme pour eux, l'anglais coule de source (ha ha ) ils ont tendance à monopoliser la parole ou à complexer ceux pour qui l'anglais n'est pas leur langue natale (suivez mon regard... ah, je louche ? ).
Bref, je vais tâcher de sociabiliser un peu plus ce soir

Jeudi 8 juillet (oui, désolée, j'ai loupé un jour, je vous écrirai ce que j'ai fait plus tard ) :
Ce matin, nous avons eu un atelier spécialement dédié aux "established NMOs (National Member Organizations)", par opposition aux "emerging NMOs". Le thème était "Conflict resolution", et c'était assez peu intéressant (disons que je n'ai rien appris de très éclairant ). L'après-midi était consacrée à une session plénière sur les "Youth issues", et lorsque chacun était invité à prendre la parole pour parler de son expérience, dans chaque pays, je n'ai pas osé parler - comme tous ceux des pays occidentaux - car de quoi se plaindre face à ceux qui disent que les jeunes ont du mal à s'investir parce qu'ils n'ont déjà pas le temps de gagner assez pour survivre ou être soignés, ou alors que c'est très important de soutenir les jeunes parce qu'ils sont souvent déscolarisés à cause de l'hémophilie et perdent espoir. Et nous viendrions dire, à côté, "Notre problème, c'est que les jeunes sont suffisamment bien soignés pour presque oublier au quotidien qu'ils sont hémophiles, et donc qu'ils sont concernés par ce que fait l'Association" ?
Bref, c'est très enrichissant dans tous les cas. Je ne compte plus les pays représentés (plus de 90, je crois), et les gens avec qui j'ai parlé. Le dernier en date, et le plus drôle dernièrement, est un Thaïlandais qui était curieux d'apprendre que je suis une fille hémophile et qui, après s'être fait prendre en photo avec moi, avait préparé quelques questions à me poser, parmi lesquelles "Comment ça se passe tous les mois ?" ou "Est-ce que tu as un petit copain ?" Je ne sais pas s'il a bien saisi que ce ne serait pas sain du tout qu'une fille hémophile sorte avec un garçon hémophile, car alors tous les enfants pourraient bien l'être, filles comme garçons ; mais peut-être qu'il se disait qu'une fille hémophile accepterait plus facilement un garçon hémophile... Quoiqu'il en soit, j'ai appris qu'en Thaïlande, le gouvernement leur fournit deux flacons de facteur VIII par mois... et nous, nous consommons tout ce que nous voulons !
Je l'avais déjà expérimenté au Maroc, mais c'est particulier de se promener en bonne santé au milieu de ces hémophiles de tous horizons ; on te demande si tu as des problèmes aux articulations et tu montres ton genou et ta cheville, en disant que ça va quand même grâce aux traitements, et eux sont là à boiter, parfois avec une béquille, parce qu'ils n'ont pas de quoi se soigner